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Libération
Interview

«Je serai le premier et le dernier repenti»

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publié le 24 février 2001 à 23h09

Jérôme Chiotti, ancien champion du monde de VTT et ex-champion de France de cyclo-cross, est le seul cycliste de haut niveau à avoir brisé la loi du silence en avouant s'être dopé sans avoir jamais été contrôlé positif. Sévèrement sanctionné l'an dernier pour cet aveu, le repenti, âgé de 29 ans, publie son autobiographie, De mon plein gré (1). Entretien.

Au lendemain du procès Festina, dont vous craignez qu'il reste sans effet sur les moeurs cyclistes passée l'émotion du déballage, vous détaillez votre parcours de cycliste dopé. Un témoignage de plus?

L'affaire Festina concerne le cyclisme professionnel sur route. Mais le VTT et le cyclo-cross ne sont pas épargnés par le dopage. Il est vrai que je suis devenu professionnel par le cyclisme sur route et que c'est par cette «formation» que j'ai commencé à me doper, des vitamines de mes débuts aux corticoïdes pris initialement sur le conseil de Marc Madiot (2) chez Catavana en 1994, pour finir à l'EPO. Mais je ne pense pas qu'on puisse briguer les premières marches du podium en VTT aujourd'hui sans dopage. On ne peut que figurer, quelque part entre la cinquième et la vingt-huitième place.

L'une des nouveautés du livre consiste à révéler dans le détail un autre fléau qui gangrène le cyclisme, les ententes sportives illicites, ces pratiques de mafias qui sévissent dans le vélo amateur.

Le phénomène avait été évoqué par Erwann Menthéour (3), mais jamais expliqué avec précision. Chaque région a sa mafia, son chef et son noyau. Le junior