Toutes les chaînes de télévision australiennes ont interrompu leurs programmes lundi matin. A Canberra, le Parlement a suspendu ses débats pendant quarante-cinq minutes. A Londres, la Chambre des communes a rendu un hommage. La reine Elizabeth s¹est fendue d¹un message «privé» de condoléances. Dans toute l¹Australie, des drapeaux ont été mis en berne, des minutes de silence observées. L¹Australie est orpheline. Le monde du cricket bouleversé.
Sir Donald Bradman est mort, dimanche, à 92 ans. Né en 1908 à Cootamundra, un village du bush australien, «the Don», capitaine de l¹équipe australienne de cricket de1936 à 1948, avait été anobli en 1949 «pour services rendus au cricket».
Bradman était le Pelé, le Fangio, le Merckx du cricket. En France, on pourrait dire le Jean-Claude Killy, pour son palmarès inégalé, le Charles Trenet, pour la place qu¹il occupe dans la légende australienne.
Dans un sport qui adore les statistiques, les traditions et les personnalités, Bradman s¹est imposé, avec humour et modestie dans toutes les catégories. Dans les années 1930 et 1940, il a inscrit l¹un des plus incroyables records de l¹histoire de tous les sports : il a marqué 6 996 runs (points) en 52 tests matchs, avec une moyenne de 99,94 points par match. En plus de deux siècles, trois autres cricketers ont atteint, et à peine dépassé, les 60 runs de moyenne. Le capitaine actuel de l¹équipe australienne, Steve Waugh, l¹un des grands maîtres du cricket moderne, tourne autour des 50. Pour l¹égaler ,