Marseille envoyé spécial
Après 62 jours de mer, le marin retrouve ses réflexes : «Une bière siouplait», dit-il. Puis il met en ordre les détails les plus folkloriques de son tour du monde. Comme l'histoire charmante du jambon espagnol de 7 kg embarqué en douce à Barcelone et qui fut découpé une fois Club Med entré dans le Grand Sud. Jan Dekker, l'un des treize équipiers du bateau arrivé samedi à Marseille en vainqueur de The Race le tour du monde en équipage sans limite (1) , se voit encore se faire engueuler par Grant Dalton, le skipper : «Il n'était pas content du tout. Surtout qu'il nous l'avait fait enlever la veille du départ quand il l'avait aperçu.» «Virez-moi ce truc tout de suite? Vous êtes cinglés ou quoi?», avait hurlé le Dalton.
Le jambon a pendu 20 jours à l'intérieur du mât. Mais une fois la chose enlevée de son logement, il fallait donc la manger assez rapidement, car le jambon commençait à provoquer des visions à l'équipage.
Mât incertain. Avec une histoire comme celle-là, on tient la presse en haleine un bon mois. Mais sur l'essentiel, pas un mot. Il y a une semaine de ça, Club Med a failli prendre le mât sur la figure. La faute au jambon? Non, une pièce qui retient le mât s'est brisée: «Les mecs qui étaient de quart ont cru que le mât se cassait la gueule», se souvient Frédéric Le Peutrec, l'un des six barreurs du bateau. On dira ce qu'on voudra mais si le mât était tombé, cette histoire de jambon aurait fait le tour du monde à son tour.
Quelques jours avant,