C'est le grand soir. Près de trois ans après avoir initié le processus de réforme des transferts, la Commission européenne reçoit aujourd'hui à Bruxelles Joseph Blatter, président de la Fifa. Le patron du foot mondial rencontrera les trois commissaires européens en charge du dossier Mario Monti (Concurrence), Viviane Reding (Sports) et Anna Diamantopoulo (Affaires sociales) pour mettre la dernière main à un accord qui devrait bouleverser l'économie du foot et que nombre de dirigeants de club attendent pour décider de leur recrutement. Les tractations, complexes et conflictuelles, entre l'exécutif européen et les divers représentants de la famille du foot (syndicat des joueurs, fédérations, Ligues, clubs) ont déjà réservé leur lot de réunions-marathon, de blocages et de retards sur le calendrier. Et de nombreuses dissensions subsistent. Mais la Commission semble n'avoir jamais été aussi près de conclure.
Les forces en présence
Les griefs de l'exécutif européen, pour qui le système de transferts viole la législation communautaire en matière de concurrence et de libre circulation des travailleurs, datent de décembre 1998. Mais les reproches adressés aux instances du foot mondial (Fifa) et européen (UEFA) sont longtemps restés lettre morte. Et ce n'est qu'à l'été 2000 que la Commission, agacée par l'inflation galopante des indemnités de transfert (60 millions d'euros pour le passage de l'attaquant portugais Luis Figo du FC Barcelone au Real Madrid) a imposé une négociation ent