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Libération
Interview

«Restez, vous serez valorisés»

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publié le 10 mars 2001 à 23h58

Gilles Dumas dirige Sport Lab, un cabinet d'analyse de marketing sportif. Il résume les tendances qu'il a repérées à partir des données recueillies lors d'études de marketing, effectuées par interviews et sondages, directement auprès des consommateurs.

Les marques risquent-elles de souffrir d'une éventuelle mauvaise image du sport liée au dopage?

Il y a un décalage entre les discours alarmistes des médias et les consommateurs, qui n'ont pas une vision aussi négative. Le dopage n'est pas sanctionné de manière aussi dure par le public. Le public ne con damne pas le sport. Il a une vision pragmatique du dopage. On ne cautionne pas, mais on sait que ça existe. Les étudiants prennent des produits pour leurs examens, les hommes politiques des adjuvants contre le stress. Toute la société a besoin de stimulants, c'est une société qui se dope. Les sportifs aussi. Il n'y a pas de condamnation totale. En conséquence, les sponsors ne sont pas montrés du doigt.

Certaines marques d'équipements sportifs ne se trouvent-elles pas décrédibilisées par le dopage?

Les jeunes sont encore moins contre le dopage que leurs parents. Les marques comme Nike ou Adidas ne s'intéressent pas au dopage, elles ne se sentent pas investies d'une mission. Elles ne jouent pas avec, elles n'en parlent pas, et ce n'est pas un problème.

Que dites-vous à vos clients?

Le sponsoring n'est pas un risque si on le fait intelligemment. On dit aux sponsors: ne partez pas, restez, aidez les sportifs à soigner le sport. Si vous le