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Libération

Des faux papiers face à la vraie justice

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publié le 14 mars 2001 à 0h02

Habituellement, la seizième chambre du tribunal correctionnel de Paris traite plutôt d'affaires de proxénétisme ou de trafic de drogue. Cet après-midi, ce sont trois footballeurs qui y comparaîtront: Faryd Mondragon, gardien «gréco-colombien» du FC Metz, Pablo Contreras, ex-défenseur «italo-chilien» de l'AS Monaco, et Emiliano Manuel Romay, ex-attaquant «italo-argentin» de l'OGC Nice. Car les passeports communautaires de ces trois joueurs étaient aussi faux qu'une promesse électorale.

Contreras répondra d'«obtention indue de faux document délivré par une administration publique ou une personne morale chargée de service public (1)», Mondragon et Romay de «détention et usage de faux». Ils risquent une peine maximale de cinq ans de prison et 500 000 francs d'amende. Mondragon, en situation irrégulière en France mais toujours présent dans les cages de Metz, pourrait aussi se voir signifier une interdiction du territoire national et d'exercice de son métier. Menace sans conséquence pour Pablo Contreras et Emiliano Manuel Romay, qui ont tous deux filé «à l'anglaise» vers l'Amérique du Sud. Mais qui devraient être présents au palais de justice (2).

Secousse. Ce triple procès marquera la fin des affaires Mondragon, Contreras et Romay. Pas celle de l'affaire des faux passeports, qui secoue le foot français depuis le mois de décembre. Le volet stéphanois n'est toujours pas clos (lire ci-dessous) et les enquêtes, à l'échelon européen, sur les «filières d'approvisionnement» en faux papier