Un gentleman à moustaches. Ou un Basque à bacchantes, peu importe, mais qui a repris la mer. Didier Munduteguy, qu'on croirait sorti d'un livre de Pierre Loti, est attendu ce week-end aux Sables-d'Olonne, en 14e et avant-dernière position du Vendée Globe, après plus de 130 jours de mer. Il a mené sa course au train lent de ceux qui jouissent. Il en a vu d'autres, le grand gaillard. Avant le départ, revenir sur son Vendée Globe précédent lui était douloureux. Une succession d'emmerdes et de retours au port, qui l'avaient fait rentrer, penaud, tête basse, dans son Sud-Ouest à accent. «Si ça se reproduit cette fois, je ne reviendrai pas», disait-il. Il reviendra puisque rien ne lui est arrivé. Puisque son tour du monde s'est poursuivi dans le juste rythme de ceux qui entendent cueillir le temps. La digestion avait pourtant été lourde, il y a quatre ans. Voir s'effondrer les espoirs avait laminé son mental. Il avait fait route vers Saint-Jean-de-Luz, repris ses fonctions de gestionnaire du port à la chambre de commerce, mis ses espoirs dans la soute à mélancolie. Double tour.
Ronds dans l'eau. Et puis, il avait laissé reposer: «Le bateau était là, c'était pas très gai, je ne savais même pas si c'était une bonne idée de l'avoir ramené.» Doucement pourtant, il se relaisse séduire par la bête encore blessée. Accepte l'aide du premier cercle: «On a tout démonté, découvert un problème de structures, on l'a remis en état, repeint, remis à l'eau pour aller y faire des ronds.» Des ronds,