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Libération

L'exercice de style

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publié le 26 mars 2001 à 0h12

Au Stade de France, France bat Japon 5-0

Buts: Zidane (10e s. pen.), Henry (14e), Wiltord (56e), Trezeguet (62e, 69e)

On connaissait «l'Arconada». Elle commençait à dater. De 1984 et de la finale de l'Euro au parc des Princes, où le gardien espagnol avait donné son nom à cette piteuse figure de style consistant à laisser sous son corps un anodin ballon et offrir un but à l'adversaire. On pourra désormais parler de la «Narazaki». Elle a été créée samedi soir au Stade de France à la 14e minute d'un France-Japon plus festif qu'autre chose, pour l'équipe de France, plus dépressif qu'encourageant pour les coorganisateurs du prochain Mondial. Narazaki, donc, gardien japonais, réussit à détourner dans sa cage un tir mollasson de Henry qui, sans son intervention, serait sans doute venu mourir dans une flaque de la pelouse marécageuse du Stade de France ­ le match fut un moment menacé d'annulation. Comme quatre minutes auparavant, la défense japonaise avait déjà fait preuve de son extrême naïveté en offrant un penalty à Zidane, le résultat était assuré après un quart d'heure de jeu.

Belle ouvrage. Restait donc aux Bleus à dérouler. Ce qu'ils firent sans excès de zen, ni de zèle. Zidane, insolent de classe, gri-grita et distilla à tout va. Pires perfora. Silvestre entra (à la place de Leboeuf), Henry vendangea. Ramé (ou son poteau) arrêta les trois tirs japonais du match. Les remplaçants (six au total, dont Karembeu, odieusement hué par le public) remplacèrent sans que la mécanique en so