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Libération

La rose et ses épines

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publié le 7 avril 2001 à 0h25

Décevante lors de la dernière coupe du monde, l'équipe d'Angleterre est aujourd'hui considérée comme la meilleure de la planète par nombre d'observateurs. Même si Raphaël Ibañez fait justement remarquer qu'en l'absence de toute compétition mondiale, ce jugement reste relatif. Seuls indices probants: en neuf mois, le XV de la Rose a défait l'Australie et (deux fois) l'Afrique du Sud. Mais son dernier Grand Chelem remonte à 1995. Et, l'an passé, alors que l'équipe anglaise survolait déjà les débats, elle est allée s'embourber dans le marécage écossais de Murrayfield. «J'ai eu du mal à digérer cette défaite, reconnaît l'entraîneur Clive Woodward. En même temps, je pense qu'elle a été bénéfique pour le Tournoi, en terme de crédibilité.»

Souvent pris à partie par les médias pendant ses premières années d'exercice, l'ancien centre international de Leicester bénéficie aujourd'hui de la confiance aveugle ce ceux-là même qui le clouaient jadis au pilori. «Woodward s'est lancé dans un rugby ambitieux qui lui a valu de nombreuses critiques, parce que le jeu qu'il prônait n'était pas trop dans la culture anglo-saxonne, témoigne Philippe Saint-André, entraîneur de Gloucester, désormais impliqué, comme la plupart de ses confrères, dans le fonctionnement du rugby anglais. Mais il s'est montré persévérant, et il a eu la chance de tomber sur une génération exceptionnelle.» A tel point qu'on en vient aujourd'hui à louer, dans la City, un prétendu En-glish flair. «Moi, je dirais plutôt English