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Libération

Le gouren, un combat qui ne manque pas de Celtes

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par Mathieu HERVE
publié le 11 avril 2001 à 0h27

Quimper correspondance

«Je jure de lutter en toute loyauté. Sans traîtrise ni brutalité. Pour mon honneur et celui de mon pays. En témoignage de ma sincérité, et pour suivre la coutume de mes ancêtres, je tends à mon émule ma main et ma joue.» Après le serment prêté en breton, les lutteurs peuvent commencer le combat de gouren, ou lutte bretonne. Un sport, certes, mais aussi un corps à corps culturellement symbolique, à la limite du combat politique. «Le gouren reste vivace, car à travers lui, il y a une revendication identitaire», analyse Georges Cadiou, journaliste et historien du sport en Bretagne.

Ce week-end, le championnat d'Europe de luttes celtiques, qui regroupe le gouren

(prononcer «gourène») et sa variante écossaise, le back-hold, mettra aux prises à Quimper (Finistère) une centaine de lutteurs des huit «nations» membres de la Fédération internationale de luttes celtiques: Bretagne, Sardaigne, León (province espagnole), Ecosse, Angleterre, Pays-Bas, Suède et Autriche. Cent ans plus tard, la ville revivra l'âge d'or où le gouren était le jeu favori de cette Bretagne de mégalithes, de bombardes et de binious... Un cliché qui commence à franchement agacer les pratiquants.

Debout. Moribond pendant des décennies, le gouren retrouve aujourd'hui un peu de son lustre d'antan (33 clubs, plus d'un millier de licenciés en Bretagne). La celtitude des années 90 est passée par là. «Avec la vague celtique, on a beaucoup d'inscriptions de jeunes. Plus de 60 % des licenciés ont moins