Menu
Libération

Les roues dans la boue

Article réservé aux abonnés
publié le 16 avril 2001 à 0h29

Roubaix envoyés spéciaux

Le Hollandais Servais Knaven termine son dernier tour de piste. Une statue de boue vissée sur une bicyclette, fossilisé comme tous les rescapés de cette 99e édition de Paris-Roubaix. Il ne pense qu'à une chose, essuyer son maillot boueux. Derrière lui, à un tour, son coéquipier Johan Museeuw, en pleine résurrection après son accident de moto, a le poing tendu. Cette victoire est aussi la sienne. Celle de sa nouvelle formation, Domo. Celle que Patrick Lefevère a montée de toutes pièces au début de l'année. Celle d'un homme depuis longtemps incontournable dans cette classique du Nord. Le Letton Romans Vainsteins, champion du monde à Plouay dans des conditions météo similaires, complète le triplé Domo, que personne n'imaginait.

Cyclo-cross. Si l'Américain George Hincapie n'était pas venu s'intercaler, Wilfried Peeters aurait même pu faire le quatrième larron. «Incroyable», a dit simplement le champion de Hollande, 30 ans, après un quasi-cyclo-cross de 254 km. Incroyable, c'est aussi ce que chacun a pensé après ce deuxième triplé signé Patrick Lefevère. Car le directeur belge des Domo a encore frappé. De retour après un cancer du duodénum, il continue de squatter les podiums du vélodrome de Roubaix. Avec Mapei, il trustait depuis cinq ans les victoires au vélodrome (4). Hier, il a fabriqué cet autre triomphe avec sa nouvelle formation. Le vainqueur aurait encore une fois pu se nommer Johan Museeuw, lui aussi victorieux à deux reprises, notamment l'an derni