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Libération

Le risque Jockey

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publié le 21 avril 2001 à 0h33

Dimanche, à Auteuil, se disputera l'épreuve la plus populaire de l'hippodrome de la butte Mortemart: le Prix du président de la République. Nommé ainsi en l'honneur de Félix Faure, sa formule handicap en a fait la popularité (lire ci-dessous). Un parcours long de 4 700 mètres et semé de 18 obstacles aussi variés que piégeux. Le franchissement du terrible rail ditch and fence, dit le «Juge de paix», avec ses 4,10 m de long et 1,60 m de haut, ainsi que la rivière des tribunes en font un steeple-chase redoutable qui voit nombre d'illusions s'effondrer.

Sinécure. Si les chevaux sont les vraies vedettes, leurs partenaires, les jockeys, méritent eux aussi un peu plus de considération de la part des turfistes qui, bien souvent obnubilés par la poignée de tickets d'enjeux qui ne valent plus rien une fois le poteau d'arrivée passé, les traitent de tous les noms. Ces jockeys, le visage rougi par l'effort, le corps trempé de sueur, ne disent mot, déjà satisfaits de rentrer aux vestiaires sains et saufs. Car ce métier n'est pas une sinécure. Les statistiques de l'Association des jockeys de galop en France sont éloquentes: celui qui se destine à une carrière de jockey d'obstacles a toutes les chances de hanter les couloirs des hôpitaux (lire encadré page suivante).

Des tribunes, la violence de ce métier échappe souvent au non-averti de la chose hippique. Tout au plus voit-il une crinière qui fait un soleil dans le policé des encolures tendues, une casaque qui disparaît dans le guillochis d