Quel Lennox Lewis va monter sur le ring du casino de Carnival City à Brakpan (près de Johannesburg en Afrique du Sud), dimanche matin, face à l'Américain Hasim Rahman? Celui qui avait consciencieusement laminé le Néo-Zélandais David Tua en novembre? Ou celui qui avait été mis KO en deux rounds, en 1994, par le modeste Oliver McCall? De nombreux observateurs s'interrogent sur le niveau actuel de forme du Britannique, qui défendra ses titres des lourds WBC-IBF.
Sur le papier, Lewis (35 ans, 38 victoires, 1 nul et 1 défaite) est archifavori, mais, dans cette catégorie où un seul coup peut décider de l'issue d'un combat, la prudence est de rigueur. Emmanuel Steward, l'entraîneur de l'Anglais, n'a pas ménagé son champion, lui imposant un régime alimentaire draconien depuis plusieurs semaines et, surtout, lui concoctant des séances d'entraînement à l'heure du combat. Pour obtenir une diffusion aux Etats-Unis, les organisateurs ont accepté un horaire inhabituel: 5 heures du matin (1).
Préparation. En 1974, le grand Ali avait procédé de même pour préparer son combat contre Foreman à Kinshasa, au Zaïre (rebaptisé Congo depuis), à un horaire aussi incongru. «Il faut que son horloge biologique soit à l'heure afin que, dimanche, Lewis soit au sommet de sa forme au moment du combat», justifie l'intraitable entraîneur. Depuis une dizaine de jours, Lennox Lewis, 35 ans, dort donc comme un bébé dès 20 heures, pour être sur ses jambes à 4 heures. Steward ne tarit pas d'éloges sur son élève et