Le Britannique Lennox Lewis est presque un bon pronostiqueur. Selon lui, le championnat du monde unifié des lourds WBC (World Boxing Council) et IBF (International Boxing Federation), qui l'opposait hier matin à l'Américain Hasim Rahman, se conclurait par un KO au quatrième ou cinquième round. Il y eut effectivement un KO clair, net et sans bavure, au cinquième round. Mais la victime en fut Lewis, qui n'avait pas envisagé une seule seconde de céder ses ceintures à un challenger si peu connu.
Narquois. Ce combat, qui s'est déroulé au casino Carnival City à Brakpan, près de Johannesbourg (Afrique du Sud), ne vaudra de passer à la postérité que par l'inattendue victoire de Rahman. Coté à 1 contre 20 par les bookmakers, il a créé une surprise presque aussi grosse que celle de Buster Douglas, premier vainqueur de Mike Tyson, en 1990 à Tokyo. A cette nuance près que le Lewis de 2001 n'a que peu de parenté avec le Tyson de 1990.
Pur produit d'une boxe professionnelle hésitant constamment entre la voie du KO et celle du chaos (classements à l'emporte-pièce, quatre fédérations internationales, etc.), Lewis, 36 ans, malgré une seule défaite (hier) concédée en 40 combats, n'a cessé de faire s'interroger les observateurs sur sa valeur pugilistique réelle. Pour mettre les choses aux poings, clouer le bec aux sceptiques et, accessoirement, décrocher le jackpot, le Londonien souhaitait affronter Tyson. Engagées, les discussions pour l'organisation du combat piétinent depuis deux ans.
Factice.