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Libération

Michele Alboreto, une vie court-circuitée

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Le pilote italien est mort mercredi, lors des essais d'un prototype.
publié le 27 avril 2001 à 0h36

Il y a quelques années déjà que Michele Alboreto aurait pu raccrocher son casque et remiser sa combinaison ignifugée. Mais à 44 ans, Alboreto ne voyait pas de raisons valables pour se ranger des voitures. Il aimait toujours la vitesse et ne se lassait pas d'entendre le grondement du vent tourbillonner autour de son casque une fois franchie cette barrière invisible qui se situe à environ à 250 km/heure et qui transforme n'importe quelle voiture en avion potentiel. C'est bien au-delà de cette limite que l'Italien a trouvé la mort mercredi, en procédant aux essais d'un prototype Audi R8 en vue des 24 heures du Mans (une épreuve qu'il avait remportée en 1997) sur le circuit Lausitzring, en Allemagne.

Tonneaux. Le constructeur allemand n'était pas en mesure, hier, de préciser les causes de l'accident, mais les premières observations laissent penser que l'Audi de l'Italien s'est envolée pour une raison inconnue, avant d'effectuer plusieurs tonneaux. L'arceau de sécurité n'a pas résisté au choc, et le pilote a été tué sur le coup.

C'est la passion du pilotage qui avait poussé Michele Alboreto, Milanais à la voix douce et aux manières élégantes à retrouver le grand frisson dans des formules mineures ou d'endurance. La F1 lui avait pourtant tout donné. Le plaisir d'être un pilote de Grand Prix, l'honneur aussi d'être un pilote italien chez Ferrari, et à ce titre, la gloire et l'argent. Après avoir disputé 194 Grand Prix, et en avoir remporté 5, il n'avait plus rien à prouver. Comme Ric