Menu
Libération

Les petits soldats du FC Nantes

Article réservé aux abonnés
publié le 28 avril 2001 à 0h37

Nantes envoyé spécial

Ils sont une vingtaine de gamins, concentrés sur la vidéo d'un match disputé quelques jours plus tôt. «Ce qui m'a frappé, c'est le nombre d'erreurs techniques.» Doigt sur la télécommande, Frank Maufay, l'entraîneur des moins de quinze ans du FC Nantes, revient en arrière, jouant du ralenti et du commentaire acerbe, provoquant moqueries et sourires entendus. Tout juste sorti de l'entraînement, Marama Vahirua, le jeune joker de l'équipe professionnelle, rentre dans la pièce, serre consciencieusement toutes les mains avant de s'éclipser discrètement. Fin du match. Score final: 2 à 0 pour les adversaires des petits Nantais. Le verdict du coach tombe, sans appel: «Dès qu'on oublie de jouer ensemble, ça ressemble plus à grand-chose.»

«Ensemble»: la règle est essentielle en matière de sport collectif. Au centre de formation du FC Nantes à la Jonelière, un des meilleurs de France (1), elle est élevée au rang de dogme, inculquée, avec une maniaquerie quasi scientifique, à toutes les classes d'âge. Les principes du jeu «à la nantaise» sont simples, selon le directeur sportif Robert Budzinski: «l'intelligence de jeu, le mouvement, le physique...» Et, bien sûr, l'«altruisme». Ici, on ne modèle pas d'égoïste. «Il faut des joueurs individuellement talentueux, mais pas pour leur pomme, pour l'équipe, explique Gilles Albert, entraîneur de la division d'honneur (DH). C'est quelque chose qu'on ne peut inculquer qu'à des jeunes. Et ils baignent tellement dedans que quand il