Le FC Valence n'aime rien tant que contre-attaquer sur un terrain. Attendre que l'adversaire se découvre. Le laisser s'enferrer dans sa défense, la meilleure de la Ligue des Champions et du championnat d'Espagne. Puis faire parler sa maîtrise collective. Permettre à ses artistes, Mendieta, Killy Gonzalez, de s'exprimer. Jouer à une touche de balle. Permuter pour dérouter les arrières. Le problème, quand on a fait 0-0 à l'aller en Angleterre, c'est qu'il faut bien prendre le jeu à son compte. Ce que font les Valencians dans les cinq premières minutes. Asphyxiant les Anglais, acculés dans leurs trente mètres. Condamnés à assister en spectateurs à la passe à dix effrénée que jouent les Espagnols. ça dure quelques minutes. ça se conclut par une reprise de volée de Mendieta que détourne Martyn, et pas par le KO d'entrée espéré.
Crânes rasés. Le coup qui fait mal intervient après un quart d'heure. Mendieta adresse un centre fuyant devant le but anglais. Que reprend Juan Sanchez. Du bras? De l'épaule? Du torse? L'arbitre accorde le but. Il ne sonne pas les Anglais. Parce qu'ils sont jeunes (sept titulaires ont moins de 25 ans); parce qu'ils constituent l'équipe surprise des demi-finales (ils viennent du tour préliminaire, comme Valence), parce que la majorité de l'équipe s'est rasée le crâne deux jours avant le match, on les a vite surnommés les bad boys, ou les rebelles. C'est surtout une bande de garçons sans complexes, et que ce but n'assomme pas. Au contraire. Car curieusement,