Cherbourg envoyé spécial
On raffine, on bidouille, on hystérise les détails. Les multicoques qui viennent d'entamer leur championnat annuel et qui en débattent actuellement entre Cherbourg et Tarragone (lire ci-contre), restent des machines expérimentales où se testent les idées architecturales les plus avancées. Aujourd'hui, les débats philosophiques sont tranchés. Pour des bateaux limités à 18 mètres de long, les trois coques du trimaran ont pris avantage certain sur le catamaran. Mais le défrichage reste important, même s'il s'agit toujours de faire le bateau le plus léger et le plus résistant possible, capable à terme de s'affranchir de l'élément liquide pour mieux fendre l'air. Rêve inentamé: faire d'un poisson un oiseau. Ils sont trois architectes à se partager un marché qui fut longtemps sinistré. Le duo Marc Van Peteghem-Vincent Lauriot Prévost (VPLP) a travaillé pour Florence Arthaud, Laurent Bourgnon ou Olivier de Kersauson et fabrique des trimarans puissants et toniques. Ces temps-ci, ils signent les bateaux de Jean Le Cam (Bonduelle), Franck Cammas (Groupama), Alain Gautier (Foncia), Yvan Bourgnon (Bayer). Leur challenger le plus régulier est l'anglais Nigel Irens qui a dominé les dernières saisons allié à Loïck Peyron. Le Baulois lui a refait confiance pour son nouveau Fujifilm qui n'a pu rejoindre Cherbourg pour des soucis de structure. Sinon, l'architecte de Bristol est le concepteur de trimarans plus souples et plus doux, comme celui de Marc Guillemot (Biscuit