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Libération
Interview

«L'argent est un véhicule de l'olympisme, pas une fin»

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publié le 16 mai 2001 à 0h53

Lausanne envoyé spécial

Directeur du CIO depuis 1989, le Français François Carrard est considéré comme l'homme de l'ombre dans l'institution olympique. Créature de Samaranch et spécialiste des coups tordus aux yeux de ses détracteurs, plus indépendant qu'on ne le croit disent ses amis, il connaît mieux que quiconque la maison, ses petits et grands secrets. Cet avocat de 63 ans, affable et plein d'humour, aborde ici quelques problèmes récurrents liés aux JO.

Quelle que soit la ville retenue, le gigantisme atteint par les JO sous l'ère Samaranch n'est-il pas désormais en cause?

Quand Juan Antonio Samaranch a pris la tête du CIO, il s'agissait d'un petit club de gens de bonne volonté, au bord de la banqueroute. Le président, c'est clair, est un bâtisseur, avant tout un homme d'action. Les gens qui ne l'aiment pas, et ils sont nombreux, se trompent beaucoup sur lui. Cet homme, quels que soient ses défauts, a depuis toujours une obsession: l'olympisme. L'idée maîtresse qui a conduit toute son action est qu'on ne pouvait pas faire passer efficacement le message de fraternité d'universalité, de non-discrimination avec des JO confidentiels mais en organisant un événement majeur, planétaire.

Quitte à tolérer voire à encourager les dérives mercantiles, les truquages, le dopage, toutes pratiques fort éloignées de l'idéal olympique?

Vous auriez voulu qu'on continue de vivre avec le mythe mensonger du sport amateur, avec des Jeux médiocres ne réunissant pas les meilleurs athlètes? Aujourd'hui