Le plus Français des Japonais étonne. Battu de 30 centimètres par Olivier Jacque, son équipier chez Tech3, dans la conquête du titre de champion du monde en 250 centimètres cube l'an dernier, Shinya Nakano n'a pourtant rien perdu de cette fraîcheur, cette pureté qui fait de lui un des phénomènes de ce début de saison. Depuis son titre de vice-champion du monde 2000, il pilote lui aussi une 500. Et si son équipier traverse une phase douloureuse due à une blessure qui l'a contraint à renoncer au Grand Prix de France, Nakano fait mieux que ses armes dans cette catégorie. A la veille de disputer l'épreuve française au Mans, le pilote Yamaha se surprend lui-même à être troisième au championnat du monde après trois courses.

A 24 ans, Shinya Nakano est animé d'une farouche détermination. Il s'est installé dans le Sud de la France il y a deux ans pour défendre les couleurs de Yamaha et du team animé par Hervé Poncharal. Shinya reste très effacé, humilité japonaise oblige, alors qu'il flirte avec les podiums. «Shinya est un bosseur, affirme Hervé Poncharal, son coach. Depuis qu'il a quitté le championnat japonais, il prend le championnat du monde comme si c'était une campagne militaire.»

Pocket-bike. Fils unique d'une famille modeste, Nakano, pilote officiel Yamaha depuis 1996, bénéficie de l'aide de son père ambulancier à Chiba, dans la banlieue de Tokyo, pour se lancer dans la compétition à l'âge de six ans en pocket-bike. «Mes parents m'ont aidé jusqu'à ce que j'aie 19 ans, dit-il.