Berlin intérim
Le 51 de la Säbenerstrasse, dans une banlieue bourgeoise et verdo yante de Munich, vous pose déjà son club. Ni luxe tapageur, ni fausse modestie, la coquille du Bayern ne trompe pas sur son contenu. Siège de la plus grande équipe d'Allemagne qui dispute ce soir la finale de la Ligue des champions contre le FC Valence à Milan (1), le complexe de verre a vieilli avec elle pour devenir une maison prospère et fonctionnelle où les secrétaires sont efficaces et chics et les vigiles omniprésents.
Institution indéboulonnable d'une ville opulente et d'une région la Bavière riche jusqu'à l'indécence, le Bayern de Munich est tout sauf un club sexy. Son parrain, Edmund Stoiber, est un politicien grisâtre connu pour ses clins d'oeil à Jörg Haider, le leader extrémiste autrichien. Son président, Franz Beckenbauer, le «monsieur foot» du pays, suscite plus le respect que l'idolâtrie. «Le Bayern, expli que Bixente Lizarazu, Munichois depuis quatre ans, c'est le club moderne par excellence. Une entreprise de sport à la poin te du progrès avec des objectifs élevés.» Bref, une grosse machine qui engraisse aux antipodes de la fantaisie et de la passion; l'anti-Real de Madrid, club glamour englué dans les dettes.
Pères tranquilles. Sur le terrain, la sagesse prime encore. Depuis 1998, le Bayern a tourné la page des amours tumultueuses avec ses entraîneurs. Poliment remerciés, les volcaniques Otto Rehhagel et Giovanni Trapattoni ont cédé la place au très sérieux Ottmar Hitzfeld au