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Libération

Dur d'être calife à l'issue des qualifs

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par Pierre-Yves CROCHET
publié le 26 mai 2001 à 1h01

Les gradins du court Philippe-Chatrier sont déserts. Pas besoin du traditionnel «Mesdames, messieurs, s'il vous plaît, les joueurs sont prêts.» De toute façon, il n'y a pas d'arbitre dans ce duel amical entre Andre Agassi et Fernando Meligeni. Les impacts des balles résonnent dans la grande enceinte vide. Il fait beau, l'ambiance est détendue, on rigole.

A quelques dizaines de mètres de là, changement de décor. Certes, le soleil brille tout autant, mais sur les courts annexes (du 7 au 17), point de stars. Place aux ouvriers du tennis, ceux qui doivent passer par la case «qualifs» pour accéder au tableau final de Roland-Garros. Apparemment, l'épreuve est pénible. C'est «la jungle», «la guerre», «l'enfer» pour les habitués des joutes de préquinzaine. Sur la ligne de départ: 128 garçons et 96 filles. Il ne doit en rester que 16 et 12. Trois p'tits tours et puis s'en vont rejoindre les meilleurs, inscrits d'office en vertu de leur classement mondial. Pendant cinq jours, au milieu des va-et-vient incessants des spectateurs, champions sur le retour ou jeunes loups s'entre -déchirent. Devenir le faire-valoir d'un champion de la Porte d'Auteuil est un privilège qui se mérite.

Ecrémage. Les pronostics sont impossibles. D'un jour à l'autre, les certitudes sont remises en question. La jeune Sophie Georges a fait forte impression au premier tour. Le lendemain, elle explose 6-0, 6 -0 face à la Slovène Srebotnik. Le géant belge Dick Norman (2,03 m) annonçait la couleur le matin de son match