Monte-Carlo envoyé spécial
A Monaco, le départ fait peur. Plus qu'ailleurs, c'est l'instant critique du Grand Prix. Située dans un décor inadaptable, la grille de départ de l'épreuve monégasque présente la particularité d'être très étroite, sans aucun dégagement, et sur une portion de piste (boulevard Albert Ier) légèrement courbe ce qui ajoute à la difficulté de maîtriser une monoplace de 600 kg soudainement propulsée par 850 chevaux.
Cette année, hormis ces caractéristiques propres à Monaco, s'ajoute l'angoisse de voir les systèmes électroniques de départ automatique (launch control) défaillir au moment précis où la rampe de feux rouges s'éteindra, peu après 14h00, dimanche. Depuis le Grand Prix d'Espagne, de nombreuses aides au pilotage ont été réintroduites en F1. Mais le départ automatisé ne donne pas encore totale satisfaction. Il y a quinze jours, seulement la vista des pilotes à permis d'éviter un carambolage au départ du GP d'Autriche, alors que quatre voitures avaient calé. Le même incident à Monaco pourrait avoir des conséquences dramatiques, les pilotes n'ayant pas, en Principauté, la place pour contourner un obstacle imprévu qui se présenterait devant leurs roues. Contrairement à une idée reçue, le départ se déroule en général sans trop de problème à Monaco, les pilotes s'y montrant toujours très prudents. C'est plutôt dans le goulet d'étranglement du virage de Sainte-Dévote, 300 mètres après le départ, que se sont produits les accrochages dans le passé.
Prudence.