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Libération

Il n'y a pas de petites victoires

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Bruguera et Pioline se sont qualifiés avec la joie des vétérans.
publié le 29 mai 2001 à 1h02

Sergi Bruguera a gagné. Oh, pas le tournoi, comme il le fit en 1993 et 1994. Ni même une place en finale comme en 1997. Mais hier, il a gagné un match, contre le Français Michael Llodra, qui a fini l'année 2000 au 121e rang mondial. C'est sa première victoire à Roland-Garros depuis que Gustavo Kuerten l'a battu en finale, il y a quatre ans. Depuis, l'Espagnol ne cesse de dégringoler. Il n'était pas venu en 1999 et a perdu au premier tour en 1998 et 2000. Il a maintenant 30 ans. Des blessures l'ont empêché de faire la carrière qu'il aurait pu, même si deux victoires en Grand Chelem ce n'est quand même pas mal, mais il les avait déjà à 23 ans.

Décousu. Bruguera a gagné mais tout était en place pour qu'il perde. Lui était 84e mondial à la fin 2000. Il a dû jouer sur le petit court numéro 2, où le public est parfois à quelques centimètres des joueurs, et c'est son adversaire français que la foule encourageait. Bruguera ne jouait pas bien. Il semblait perdu sur le court, soufflant à la fois pour reprendre sa respiration et de soulagement dès que Llodra faisait une faute, comme si c'était le seul moyen de gagner un point. De temps à autre, il retrouvait son retour de service qui laissait le Français sur place, mais c'était trop décousu. L'Espagnol, si grand (1,88 mètre) quand il dominait le tournoi, paraissait même petit face au jeune Llodra, 21 ans et 1,91 mètre. Rapidement, Llodra mena 6-3, 7-6, et on ne donnait pas cher des chances du hiératique Espagnol mal rasé.

On avait tort.