Très vite et plutôt bien fait. En quarante minutes et deux fois 6-0. Jelena Dokic, 18 ans depuis un peu plus d'un mois, et autorisée depuis à jouer autant de tournois qu'elle le souhaite, née yougoslave, naturalisée australienne puis redevenue yougoslave depuis le début de l'année, inaugurait hier la grande quinzaine de l'ocre. Avoir rendez-vous le premier lundi à 11 heures sur le central de Roland-Garros, c'est un peu être proposé en amuse-gueule d'un repas annoncé pantagruélique. Alors, forcément, le public picore plus qu'il ne savoure. Dokic, elle, s'est jetée voracement sur la Tchèque Adriana Gersi, boulottée en moins de trois quarts d'heure donc. Puis la gamine qui ne passe pas pour la reine du rire a expédié un commentaire presque aussi laconique que le score: «Oui, c'était pas trop mal. J'ai assez bien joué mais ce n'était pas un match trop difficile. Donc, il n'y avait pas grand-chose à faire. »
Frasques paternelles. Jelena Dokic doit son rang de tête de série n°15 à sa victoire en finale du tournoi de Rome contre Amélie Mauresmo il y a quinze jours (son premier titre). Et une notoriété, supérieure à son palmarès, à un père qui renvoie les frasques de celui de Mary Pierce au rang de gentilles farces. En choisissant de s'installer avec sa petite famille en Australie en 1994, Damir Dokic offrait à son pays d'adoption la joueuse de tennis dont il était sevré depuis longtemps. Qui allait devenir quart de finaliste à Wimbledon en 1999 (avec un 6-2, 6-0 contre Martina Hingi