Il a suffi de 77 minutes et deux sets assassins pour qu'Amélie Mauresmo se retrouve six pieds sous la terre de Roland-Garros. Après ce coup de force, les mains jointes, l'Allemande Jana Kandarr qui venait d'éliminer la Française a prié les spectateurs de ne pas lui en vouloir, «je suis tellement désolée pour le public, je comprends sa peine». Mais la grande blonde au joli sourire n'a pas à s'excuser d'avoir été la plus forte face à celle qui était donnée comme l'archi-favorite du tournoi féminin. Mauresmo elle-même revendiquait sans complexe ce statut, même si elle avait pris soin de ne pas lire la presse entre sa défaite en finale à Rome dimanche dernier et son arrivée à Paris vendredi soir, au cours d'une semaine de break qu'elle s'était accordée dans le sud de la France. Mais il n'est pas facile de faire abstraction de la ferveur et de l'attente populaire avant un rendez-vous d'une telle ampleur, analysait Alexia Dechaume, l'entraîneuse de la Française: «On ne peut pas éviter les gens dans la rue qui distillent des encouragements et vous rappellent que c'est la victoire qu'il faut viser.»
Hier, sur le central de Porte d'Auteuil, rebaptisé court Philippe-Chatrier, Amélie Mauresmo n'a jamais vraiment songé à cet objectif ambitieux. Après avoir échangé quelques balles avec son adversaire, elle savait déjà. «Je n'étais pas spécialement nerveuse avant d'arriver sur le court, mais dès les premiers échanges j'ai senti que je n'étais pas dans le match.»
Nervosité. Le score du premi