Poitiers envoyée spéciale
En juin 1998, quelques jours avant que n'éclate l'affaire Festina, deux coureurs poitevins couverts de sueur et en pleine crise d'angoisse vont consulter leur médecin. Ils lui apportent le reste de la fiole qu'ils viennent de s'injecter. Le médecin en confie l'analyse au centre de toxicologie du CHU de Poitiers. Verdict du professeur Patrick Mura: amphétamines majori tai res et traces de cocaïne, caféine, composés morphinés, éphédrine et aspirine. L'enquête de la gendarmerie, régionale d'a bord, nationale ensuite, débouche sur un trafic de pot belge, et remonte vers des importations d'origines belge et polo naise.
1 600 fioles. L'organigramme du trafic établi par l'accusation s'étale sur une double feuille de format A3. L'affaire, jugée depuis hier par le tribunal correctionnel, comporte quarante et un prévenus. Selon les déclarations de ces derniers, «le trafic porte sur 1 600 fioles, soit 1,6 million de francs», résume Marie-Claude Gauthier-Bernard, la présiden te du tribunal.
Parmi les prévenus, des jeunes coureurs amateurs, surtout consommateurs, des importateurs polonais et des intermédiaires chenus. Mais parmi les rares absents, Patrick Charron, à deux repri ses condamné à deux ans de prison pour vented'amphétami nes, la première fois lors des Six Jours de Bercy en 1988 en compagnie de Bernard Sainz, le fameux docteur Mabuse. Son avocate excuse son absence en raison d'une hospitalisation pour mal de dos et demande la disjonction de son cas. L'avo