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Libération

Pot belge, une gangrène généralisée

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publié le 30 mai 2001 à 1h02

Poitiers envoyée spéciale

Est-ce la répétition des interrogatoires des 41 prévenus de l'affaire du pot belge, menés tambour battant par la présidente du tribunal? Toujours est-il que la gangrène qui mine le vélo a pris toute sa consistance lors de la deuxième journée des débats, hier, au tribunal correctionnel de Poitiers. S'il est vrai que l'exemple doit venir d'en haut, on notera tout d'abord que pas moins de trois prévenus, cités pour consommation voire trafic d'amphétamines, donc de stupéfiants, sont d'anciens présidents de club cycliste. Albert Bigot, ancien militaire et ancien coureur, a dirigé le club de Bressuire (Deux-Sèvres). Au pot belge, il avoue avoir goûté «pour voir ce que cela faisait». Il savait que deux de ses coureurs en prenaient. Il a acheté deux pots à Patrick Ossowski. «Il était le facteur, à mon avis, c'est son père Christian qui vendait», raconte-t-il. Christian Ossowski, ancien grand coureur mis en examen, est décédé en cours d'instruction.

Tabou. Albert Bigot, lui, se dit débordé par son rôle de gestionnaire. «Le rôle d'un président, c'est de trouver de l'argent pour faire vivre son club.» Il ne faut pas demander à ce militaire en retraite de faire de la prévention du dopage chez les jeunes coureurs. «C'est un tabou dont on évite de parler.» Alors, cet ancien coureur cycliste, qui assure «n'avoir jamais connu un contrôle depuis 1961», a préféré quitter son club contaminé pour en former un plus modeste. Pas question d'alerter fédération ou autorités.