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Libération

Le fauteuil roulera sur les greens

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publié le 31 mai 2001 à 1h03

Washington

de notre correspondant

La marche à pied n'est pas une composante essentielle du golf: c'est ce qu'a jugé mardi la Cour suprême des Etats-Unis. Elle avait été saisie du cas Casey Martin, un joueur de haut niveau qui ne peut compter que sur une de ses jambes, l'autre souffrant de problèmes de circulation (le syndrome Klippel-Trenaunay-Weber). Martin, 28 ans, frappe sa balle normalement, mais il ne peut parcourir à pied de très longues distances du fait de sa maladie. En 1998, la fédération américaine du golf (PGA) lui avait refusé l'utilisation, pour les compétitions, d'une petite voiture électrique, estimant qu'il s'agirait d'un avantage. Selon la PGA, parcourir à pied les 18 trous est une source de fatigue qui peut influer sur le jeu des concurrents. Martin a contesté cette décision devant les tribunaux.

Sous la pression des lobbies des handicapés, cette «guerre du golf» a pris un tour politique. De nombreux représentants ou sénateurs se sont affichés au côté du golfeur. Les responsables d'autres fédérations de sport, qui craignent que la justice commence à se mêler des règles du jeu, s'étaient rangés derrière la PGA sur le thème «n'ouvrez pas la boîte de Pandore».

Sept des neuf juges de la Cour suprême ont donné raison au joueur, confirmant un jugement en appel. Selon eux, l'usage d'une voiturette «ne modifie pas fondamentalement la nature» des compétitions. Deux des juges les plus conservateurs, Antonin Scallia et Clarence Thomas, se sont désolidarisés: ce n'est pas