Ce fut un match de grandes filles. Comme une partie de bras de fer : deux filles scotchées au fond du court et vas-y que je tape. Long, fort et tendu. Si possible en essayant de chatouiller les lignes. Et entre la grande blonde allemande et la longue brune française, la première joueuse contrainte d'arrondir un peu la trajectoire, car frappant en bout de course, est condamnée à être passée par la balle. Du tennis-baston. A hauts risques. Genre ça passe ou ça casse. Du tennis qui ne tracasse pas.
De Virginie Razzano, 18 ans depuis le 12 mai, il se dit, sans doute par commodité, qu'elle a hérité son goût pour la bagarre d'un oncle boxeur, Bernard Razzano, champion d'Europe en 1995. Mais le style de la 111e joueuse mondiale tient aussi du funambulisme. En témoignent les statistiques de sa victoire hier, contre Anke Huber, 26 ans, 21e mondiale. Le score : 6-0, 4-6, 6-1 (en un peu plus d'une heure et demie) laisse penser que les deux filles n'ont pas bien joué ensemble au même moment. Razzano, hier après-midi sur le court central, c'est 17 services gagnants mais aussi 10 doubles fautes et 40 fautes directes.
Meilleur espoir. Virginie Razzano est, dit-on, le meilleur espoir du tennis féminin français. Il y a deux ans, elle claironnait : «Je veux être la meilleure, la numéro 1.» Elle le fut chez les juniors : gagnante à l'open d'Australie en 1999, à Roland-Garros l'an dernier. Chez les «grandes», elle a disputé trois tournois du grand chelem, pour une élimination au premier tour à Ro