«Ce n'est pas le cartel de Medellin», avait plaidé Me Sillard pour «la bise», alias Jacques Guillendou, l'un des vétérans grossistes du procès du pot belge jugé cette semaine à Poitiers. «Il ne s'agit pas d'une bande de mafieux. Le cyclisme est un sport populaire. C'est une catégorie de délinquants particulière. Mes clients n'ont jamais revendu du pot qu'à des amis», poursuivait Me Claudy Valin pour ses deux clients cyclistes, Grégory Perez et Vincent Sauzeau.
Trafic de drogue, dopage? Le procès de Poitiers est à cheval sur plusieurs textes de loi, celle qui réprime le trafic de stupéfiants, catégorie dans laquelle est rangée le pot belge (amphétamines majoritaires) et celles qui répriment le dopage: loi Bambuck de 1989 et loi Buffet pour les faits ultérieurs à mars 1999. Dans le premier cas, l'usage est pénalement répréhensible, dans les seconds, non. «Mais du dopage, on bascule vite dans la toxicomanie», avait prévenu la substitut du procureur, Myriam Denort.
Pratique culturelle. Les avocats des quarante prévenus ont été entendus par le tribunal qui a rendu hier un jugement clément dans l'affaire du pot belge. Manifestement, les juges ont estimé qu'ils avaient en face d'eux plutôt des victimes d'un dopage culturel dans le monde du vélo que de vulgaires trafiquants de drogue.
Les cyclistes consommateurs de pot belge, coupables d'avoir dépanné à l'occasion des amis, s'en tirent avec une peine de prison avec sursis, voire de simples amendes: 5000 francs pour Vincent Sauzeau, le