Castres envoyé spécial
«Castres! Une ville rude, repliée sur elle-même. La route qui la relie à Toulouse est une catastrophe. Nous sommes au pied de la montagne Noire, géographiquement enclavés. Sans les laboratoires Pierre Fabre, nous serions comme Carmaux ou Mazamet. Il n'y aurait plus rien. Castres, c'est aussi une ville de tradition huguenote. J'ai été construit ici, je le sais. D'ailleurs parfois, je me mettrais volontiers des claques. Heureusement, j'ai essayé de faire autre chose pour m'ouvrir un peu.» Castrais pur granit, Alain Gaillard, 52 ans, ancien demi de mêlée («Le genre nain roquet. Pléonasme. Teigneux, parlant beaucoup. Je n'avais pas de talent on peut me pardonner.»), a fini par abandonner son métier de professeur de lettres modernes afin de se consacrer exclusivement à celui d'entraîneur de rugby. Son équipe joue samedi en demi-finale du championnat de France contre Toulouse (1).
Sous sa direction, le Castres Olympique est d'abord devenu champion du groupe B, en 1989, avant de remporter le bouclier de Brennus en 1993, face aux Grenoblois de Jacques Fouroux. Parti ensuite à Montferrand, Alain Gaillard en est revenu mitigé: «J'aurais bien voulu être le premier entraîneur à apporter à ce public formidable le titre qu'il attend depuis si longtemps. Cette période a été difficile pour moi mais m'a permis de réfléchir à mon action. Depuis que je suis passé par Montferrand, je n'entraîne plus du tout de la même façon.» A preuve, les performances récentes de Castres,