Samedi, Marat Safin a séché la conférence de presse après son match contre Fabrice Santoro. Il lui en coûtera une amende de 10 000 dollars (11 800 euros). Un montant purement anecdotique dans le monde du tennis; battu au 3e tour, le Russe a tout de même empoché 186 000 francs à Roland-Garros. Mais l'épisode résume bien l'état d'exaspération dans lequel la tête de série numéro 2 a quitté le central. Mystifié-embobiné-filouté-cuisiné-écoeuré qu'il avait été par un Santoro qui semble n'aimer rien tant que le battre (avant ce match, le Français avait gagné cinq de leurs six précédentes rencontres).
Perdition. Et samedi, Santoro lui a quasiment tout fait. Jusqu'à laisser le Russe marquer onze jeux d'affilée et remporter le quatrième set 6-0, en moins de vingt minutes. A ce moment-là, on pensait Santoro en perdition. Incapable de se remettre d'avoir laissé échapper une victoire en trois sets alors qu'il avait mené 4-2 dans la 3e manche, puis 4-3, 40-30, sur le service adverse. Cela lui avait effectivement mis un coup au moral. Et comme sa débauche d'énergie dans les trois premières manches l'avait laissé à plat, Santoro avait simplement décidé de faire l'impasse sur la quatrième. «C'était risqué, mais j'avais besoin de 20-25 minutes de repos, je n'avais plus de force.» Safin eût-il entendu cela qu'il se serait sans doute jeté sur son adversaire pour l'étrangler. Ce set remporté 6-0 n'était donc pas une autoroute vers la victoire mais un inutile enfonçage de porte ouverte.
Mais peut-