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Libération

En Corée, le ballon du Mondial roulera-t-il au Nord?

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L'organisation de matchs obligerait le régime stalinien à s'ouvrir aux étrangers.
publié le 4 juin 2001 à 1h09

Séoul envoyé spécial

La photo est éloquente. A la recherche de sponsors pour financer l'envoi de ballons ronds en Corée du Nord, la chambre de commerce européenne de Séoul n'a rien trouvé de mieux à mettre en couverture de sa brochure qu'un cliché... d'une figurine nord-coréenne en uniforme. Aucune photo de jeunes tapant dans le ballon. Pas d'images non plus des rencontres qui continuent pourtant d'opposer, dans le cadre très officiel du championnat nord-coréen, les clubs de l'armée, de la marine, des chemins de fer ou des forces de sécurité. Au pays du «cher leader» Kim Jong-il, le football se pratique dans l'ombre du régime stalinien et en général à l'abri des regards étrangers. Un univers clos, à mille lieues de la ferveur attendue pour le prochain Mondial 2002 au-dessus duquel continue de planer la question des relations entre les deux Corées. Celle du Sud, coorganisatrice de la compétition avec le Japon, a obtenu de la Fédération internationale de foot (Fifa) que la porte reste ouverte jusqu'au tirage au sort final de décembre pour l'éventuelle organisation d'un ou deux matchs de l'autre côté de la zone démilitarisée qui balafre la péninsule. Le régime de Pyongyang, théoriquement, peut donc toujours espérer être de la partie.

Perplexité. Le foot nord-coréen est un mystère. A en croire ses dirigeants, les matchs attirent chaque semaine des milliers de fans dans les stades de Pyongyang, Kaesong ou Pyongsong. Mais, dans ce pays frappé de disettes à répétition et en pleine dé