Brest envoyé spécial
Olivier de Kersauson, détenteur du Trophée Jules-Verne depuis 1997 (1), a convaincu deux entreprises, Cap Gemini-Ernst and Young et Schneider Electric, de s'engager dans une campagne de records en participant à la construction d'un trimaran géant. Le budget? «Je tiens au secret. Je ne veux pas donner des idées à la concurrence», bougonne le Breton. Le plus grand trimaran du monde (34 mètres de long, 25 mètres de large, doté d'un mât de 40 mètres), a été dessiné par les architectes Marc Van Peteghem et Vincent Lauriot Prévost.Il est actuellement en cours d'assemblage chez Multiplast, à Vannes (Morbihan) et ne devrait pas coûter moins de 25 à 30 millions de francs. Le multicoque sera mis à l'eau en juillet et baptisé en septembre. Olivier de Kersauson, 56 ans, et son équipage s'attaqueront cet hiver à leur propre record. Entretien avec le «patron» de la course au large en multicoques, qui fut longtemps le second d'Eric Tabarly.
Comment est né ce projet?
J'avais ce grand trimaran en moi depuis six ans. Or un projet comme celui-là exige de posséder la culture du risque et le goût du combat; ce sont des argumentaires qui ont emporté l'adhésion des deux entreprises. Je pars de l'idée qu'un bateau de course c'est comme un athlète. Avec le cabinet architectural, nous recherchions à fabriquer le «bioboat», le champion capable de naviguer sur tous les types de mer le plus vite possible. Quand on est au stade de la réflexion, la tentation est souvent de se laisser all