Il est 16 heures, un jeudi après-midi de mai. D'après les cris stridents qui animent ce quartier calme de Montreuil (Seine-Saint-Denis), c'est l'heure de la récré. Les gamins s'amusent dans la cour, de l'autre côté de la haie, une fillette, jupe plissée-queue de cheval, regarde droit devant elle, impassible. Elle porte un sac en forme de raquette sur l'épaule. Dans quelques minutes, son entraînement va commencer. Irena Pavlovic a 12 ans. C'est la petite merveille du Team d'entraînement Tennis Compétition (TETC) Bob Brett. Entre coach, préparateurs physique, mental et diététique, l'univers d'Irena est à des années-lumière de celui des enfants de l'école qui jouxte le centre.
Aîné américain. Le TETC Bob Brett compte peut-être dans ses rangs le nouveau Sampras ou la future Hingis. En tout cas, rien ne sera laissé au hasard si on en juge par le leitmotiv qui s'affiche en majuscules sur un mur du hall d'entrée: «Pour offrir le meilleur, nous ne prenons que les meilleurs.» Le parallèle avec l'académie floridienne de Nick Bollettieri est tentant. Andre Agassi, Jim Courier, Mary Pierce, Monica Seles... Bien des joueurs parmi les meilleurs sont passés par la fameuse usine à champions pilotée d'une main de fer par le médiatique et mégalo Bollettieri. Mais là où la méthode américaine repose sur le brassage des talents d'où sont susceptibles d'émerger une ou deux pépites, le TETC a choisi la voie de l'élitisme et du sur mesure.
«Bollettieri, ancien marine, a créé un système rigide dans le