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Libération

Martina Hingis, 20 ans et déjà débordée

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publié le 8 juin 2001 à 1h11

Les spectateurs du central ont eu tort de siffler Martina Hingis. C'était quelques minutes avant la fin de sa demi-finale perdue contre l'Américaine Jennifer Capriati (6-4, 6-4). Mais hier, cette joueuse qu'ils conspuent parce qu'elle jette sa raquette, ce n'est pas celle qui, en janvier 1999 à Melbourne, disait de Mauresmo qu'elle était «à moitié homme» alors qu'elle venait tout juste d'avouer son homosexualité. Ce n'était pas non plus celle qui, en juin de la même année, s'aliénait un peu plus le public français par son attitude de gamine gâtée en finale de Roland-Garros contre Steffi Graf.

Désespoir. La Martina Hingis qui a jeté sa raquette hier, c'est une joueuse qui voit encore s'envoler l'espoir d'une victoire dans le seul tournoi du Grand Chelem qui manque à son palmarès. C'est une joueuse toujours n°1 mondiale mais qui court depuis son succès à l'Open d'Australie, il y a deux ans et demi, derrière un titre majeur. C'est une joueuse qui doit peut-être penser à ce moment-là qu'elle est dépassée. A 20 ans, c'est un peu tôt. Et si Hingis jette sa raquette par terre, c'est par désespoir et impuissance. Elle jette sa raquette parce qu'elle vient de se faire breaker et se retrouve menée 5-3. Elle avait pourtant mené 40-0. Comme au jeu précédent sur le service de l'Américaine. Trois occasions de prendre l'avantage dans ce set. Puis trois occasions de recoller au score. Six occasions ratées. Car, sur chacune d'elles, Jennifer Capriati a fait du Jennifer Capriati. Elle a tapé.