Montréal envoyé spécial
Dans tous les pays, il y a des tas de tifosi qui ne voit que les Ferrari. Le Canada n'y échappe pas, d'autant que Gilles Villeneuve, pilote de la Scuderia de 1977 à 1982, année de son accident mortel, a été élevé au rang de héros national. Le temps a passé, et les Québécois ont reporté leur enthousiasme sur son fils Jacques, qui défend les couleurs de l'écurie BAR. A l'instar des Latins, capables de brûler un jour ce qu'ils ont adulé la veille, les Québécois ne laissent pas passer grand-chose à leur Jacques, qu'ils adorent.
Faute de goût. Ce week-end, la polémique le concernant n'a rien à voir avec la course automobile, mais touche cet épineux sujet qu'est la linguistique dans cette partie francophone du Canada. Pour avoir appelé Newtown (littéralement «ville neuve») le restaurant qu'il vient d'inaugurer à Montréal, il s'est fait agonir par ses compatriotes. Plutôt satisfait de ce jeu de mot avec son nom, le pilote jure qu'il ne faut pas y voir une quelconque provocation. Pas plus que dans ses propos au sujet du circuit qui porte le nom de son père. «Le tracé n'est pas très intéressant, surtout en qualification. Mais, au moins, il offre pas mal de possibilités de dépassements pendant la course.» Si le circuit de Montréal n'est pas le plus beau du monde, il est à coup sûr celui qui réunit le public le plus chaleureux de la saison, comme le souligne l'enfant du pays: «Ici, les gens sont sympas, ouverts et ont un bon esprit.»
Devant ses fans, Villeneuve n'a