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Libération

Aquarelliste, une grande à la croupe ravageuse

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publié le 11 juin 2001 à 1h12

Chantilly envoyé spécial

Elles n'étaient que douze, hier après-midi à Chantilly, à briguer le titre de Reine du printemps, mais le public, si aériennement et agréablement chapeauté, n'avait d'yeux que pour la pouliche de Daniel Wildenstein, Aquarelliste, la bien nommée, favorite du prix de Diane-Hermès, disputé hier à Chantilly et qu'elle a remporté au galop.

Col de cygne. Haute sur membres qu'elle a chaussés de trois petites basanes blanches, Aquarelliste est de robe baie, d'un baie fruité, rubicond, attendri d'une pointe d'abricot. Elle porte haut la tête, curieuse, calme et spontanée. Son encolure a la finesse et l'élévation d'un col de cygne, et sur son chanfrein, qui est très plat, ce qui n'ôte rien à son charme, elle porte une tache laiteuse légèrement stylisée en un V de bon augure. Dans le jargon des turfistes, on dirait qu'elle est une peinture. Ajouté à sa plastique sans faille, un déhanchement de reine de Saba, plein et voluptueux à souhait qui met en relief une croupe gouleyante d'où étincellent mille moirures. Ce cul à lui seul est une oeuvre d'art. Les hanches sont hautes, ouvertes, et ce qui, pour nous, est le col du fémur, s'en va loin au-delà de la raie fessière, huiler cette mécanique de rêve que l'on doit à l'union de Danehill et d'Agathe.

Comme sa mère, Aquarelliste porte les couleurs de Daniel Wildenstein. Le fils de celui-ci, Alec est présent, mais c'est la jeune femme qui l'accompagne, qui fait se ruer les photographes dans l'auréole de ses déplacements.