Jennifer Capriati a remporté samedi la finale de Roland-Garros contre Kim Clijsters au terme d'un match qui valut plus par l'extravagance de son score (1-6, 6-4,12-10 au troisième set) et l'intensité de son final que par la qualité technique et tactique qu'offrirent les deux joueuses. Plus qu'un grand match, ce fut un long match: il dura près de deux heures et demie (2 h 21 exactement), pendant lesquelles l'Américaine et la Belge se sont rendu coup droit pour coup droit, revers pour revers. Parfois, une rencontre de tennis peut ressembler à une partie d'échecs. Samedi, c'était de la boxe. Et encore, une drôle de variante. Le genre où chaque combattante tape à tour de rôle. Et la première qui tombe a perdu.
Artillerie lourde. Kim Clijsters, 18 ans fêtés la veille de la finale, a mis du temps à tomber. Ce fut la surprise, autant que la présence à ce stade du tournoi de la tête de série numéro 12. Autant que son entame tonitruante et son premier set empoché 6-1 en vingt-neuf minutes. Elle a montré une palette tactique un peu plus variée que celle de Capriati, réussissant parfois quelques jolis enchaînements amortis-passing shots. Mais on ne dit pas de quelqu'un qui possède deux francs qu'il est plus riche que celui qui n'en a qu'un; il est plus juste de dire qu'il est à peine moins pauvre. Au terme d'un match où elles ont sorti l'artillerie lourde et accumulé 155 fautes directes (79 pour Capriati, 76 pour Clijsters), les joueuses traçaient un drôle d'avenir pour leur sport. Clij