New York de notre correspondant
Il y a six mois, c'était encore un bad boy. Une teigne des parquets dont la NBA (National Basket-Ball Association) ne savait que faire. A la fin de la saison dernière, l'entraîneur des Philadelphia 76ers avait même failli se débarrasser d'Allen Iverson. Trop d'insultes, trop de retards, pas assez de respect. Certains disaient que le «petit homme», du haut de son 1,83 mètre et de ses 75 kilos, avait déjà grillé sa carrière à 26 ans, et qu'il était bon à mettre au rebut.
Une poignée de matchs plus tard, Iverson est devenu le nouveau héros de l'Amérique des parquets. Elu meilleur joueur (MVP) de la saison, il a amené Philadelphie en finale du championnat pour la première fois depuis près de vingt ans. Face aux Lakers de Los Angeles, il a marqué 48 points lors du premier match, permettant aux Sixers de prendre un avantage perdu depuis (lire ci-contre).
Agressivité. Le chemin de la rédemption n'a pourtant pas été facile pour Allen Iverson. Elevé par une mère célibataire dans un ghetto de Virginie, le gamin est agité à l'école et attire les ennuis. Pour canaliser son agressivité, sa mère le laisse jouer un temps au football, malgré son physique maigrelet. Mais cela ne suffit pas. Alors qu'il est au lycée, Allen finit en prison après s'être retrouvé au centre d'une bagarre qui a mal tourné.
Le basket, Iverson le découvre sur le tard. Mais il y fait preuve du talent qui fait les grands joueurs et, en 1996, c'est Philadelphie qui le recrute, persuadé qu'il