Une information judiciaire a été ouverte contre 86 personnes, dont une moitié de coureurs environ, après la vaste perquisition mercredi dernier durant le Giro (le Tour d'Italie) à San Remo, a annoncé le procureur du parquet de Florence, Luigi Bocciolini. L'Italie s'est dotée l'an dernier d'une législation antidopage qui punit pénalement la fraude sportive que constitue le dopage. Un coureur, simple usager, peut donc être poursuivi par la justice transalpine, contrairement à la loi française de mars 1999 qui ne punit que le trafic ou l'incitation au dopage.
Le 5 juin, 360 policiers avaient perquisitionné, au soir de la 17e étape du Giro, dans les chambres des coureurs jusqu'à 3 heures du matin. L'étape suivante avait été annulée, à la suite de la grogne des coureurs. La prise a été fructueuse.
Nouveau produit. Dans les chambres de quinze des vingt équipes engagées sans l'épreuve, les policiers avaient saisi une pharmacie complète de dopé: corticoïdes, anabolisants, hormones peptidiques (EPO), mais aussi diverses substances non identifiées sur place et qui se révéleront appartenir à une nouvelle génération de produits dopants. Il s'agit de l'Emassist et du RSR 13. Ce dernier produit, d'après Patrick Laure, médecin au CHU de Nancy, est un médicament de synthèse, fabriqué par Allos Therapeutics, un laboratoire de Denver (Colorado). Utilisé expérimentalement en cancérologie, il modifie la structure de l'hémoglobine. Il permet une meilleure oxygénation du sang ainsi qu'une diminutio