Au Tour d'Italie, ce sont 290 produits qui sont tombés dans les filets des enquêteurs. Des stimulants (caféine), anabolisants (testostérone), corticostéroïdes, cortisone (kenacort), vasodilatateurs (Eburnal), anesthésiques locaux (lidocaïne), hormones peptidiques, hémoglobine synthétique, plasma et albumine humaine, ainsi que bon nombre de produits anonymes ou flacons à l'étiquette arrachée. C'est parmi ces inconnus que figure le RSR 13.
Développé par le laboratoire américain Allos Therapeutics, le RSR 13 est une molécule de synthèse qui permet à l'hémoglobine de libérer davantage d'oxygène pour les tissus. Les essais chez des malades ont commencé il y a plus de trois ans, en cancérologie et en cardiologie. Les phases II et III, correspondant aux phases d'efficacité, concernent des patients atteints de tumeurs cérébrales ou du poumon. Des essais plus avancés sont en cours chez des cardiaques. Le RSR 13 diminue le risque de complications cardio-vasculaires au cours d'interventions chirurgicales. Chez des malades qui souffrent d'angine de poitrine, il améliore la tolérance à l'effort.
Selon Patrick Laure, biochimiste et spécialiste des drogues de la performance au CHU de Nancy, ses effets dans un sport de haut niveau sont encore peu connus. D'après les études les plus récentes, il diminue le taux d'acide lactate (responsable des crampes) dans le sang. A priori, un athlète utilisant ce produit devrait donc pouvoir maintenir un effort intense plus longtemps. En endurance, un effet