Lausanne envoyé spécial
Hein Verbruggen, président de l'Union cycliste internationale (UCI), était présent à San Remo lors de la descente de police. Il livre son sentiment à Libération, qui l'a rencontré hier au siège de l'UCI.
Vous vous êtes encore trouvé au front dans l'affaire du Giro?
Ma visite était prévue de longue date. Tout d'un coup, alors que j'étais à table, les carabiniers sont venus de partout. C'est un sale accident de plus pour le vélo. Un de plus, va-t-on me dire. A la veille du Tour de France, c'est parti pour des mois de spéculations et de doutes. Et je ne parle pas de la presse sur notre dos! A la vérité, on n'éradiquera pas le dopage, mais je constate que la détection de l'EPO fait peur. J'en veux pour exemple les coups de fil de coureurs italiens qui veulent faire le ménage chez eux. Ils me disent: «Président, j'en connais qui bricolent dans notre dos et qui foutent le métier en l'air!» Je leur dis qu'on épluche les bilans (de santé, ndlr) et qu'on va en tirer les conséquences. Il y a toutefois eu des choses étranges dans certaines équipes sur le Giro, je l'admets. Comme ces six coureurs d'une même équipe sous prescription de corticoïdes. Et puis d'un autre côté, chez Fassa Bortolo, il y a Dario Frigo qui se fait avoir, alors que le reste de l'équipe est propre. Ce qui veut dire que Frigo a bricolé dans le dos du directeur sportif.
Pourtant, Frigo a été contrôlé plusieurs fois depuis le début de saison. Cela remet-il en cause les tests EPO?
Non, parce que le