Samedi dernier, à Johannesburg, le XV de France a démontré qu'il avait du coeur. Samedi, à Durban, on va voir s'il a des tripes. Les Springboks vexés, vilipendés par leur presse pour avoir été dominés dans tous les secteurs du jeu, par ce qu'ils pensaient n'être qu'une équipe B, ont annoncé un «défi autrement physique», en prévision de ce second test-match au parfum revanchard.
A priori, cette menace à peine voilée ne devrait pas déstabiliser des Français qui, en dépit de la jeunesse des derniers sélectionnés, ne paraissent guère enclins à se laisser impressionner par un discours du niveau: «Tu vas voir ta gueule à la récré.» Une équipe qui, sur l'ensemble d'un match, manque 7 plaquages sur 107 tentés peut afficher une certaine sérénité. Car le score de l'Ellis Park (32-23) n'est pas la conséquence d'une confrontation bradée par des Boks qui auraient péché seulement par sous-estimation de leurs opposants. Il traduit la maîtrise, l'initiative, l'intelligence manifestées par un XV de France new-look confronté à un adversaire brutal et arrogant, dont il a su prendre la mesure dès les premières phases de conquête.
Prétendus cadors. La semaine passée, les équipiers d'Andre Vos ne tenaient pas un discours très éloigné de celui d'aujourd'hui, l'expression «défi physique» apparaissant déjà dans tous les propos, y compris les plus nuancés. Seulement, le défi en question a été non seulement relevé mais gagné par des Français qui ont donné une leçon de rugby aux prétendus cadors de l'hém