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Libération

Ewen Le Clech, profession: équipier

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publié le 25 juin 2001 à 1h21

C'était leur passion, ils commencent à en faire leur métier. Les équipiers-techniciens profitent du regain d'intérêt pour le multicoque pour professionnaliser leur enthousiasme. Ewen Le Clech est de ceux-là. Il appartient à l'équipage de Foncia. Aux côtés d'Alain Gautier, il vient de remporter Cherbourg-Tarragone et écume les grands prix ORMA, celui du Cap d'Agde voici 15 jours, celui de Cagliari, ce week-end. A bord, Le Clech officie au «piano»: il s'occupe des drisses et des réglages de voiles. Entre les régates, il enfile son bleu de travail pour vérifier, réparer, modifier tout ce qui concerne voiles et gréement. Il est l'un des cinq permanents employés depuis cette année. Pour un salaire mensuel de 10 000 F, en contrat à durée indéterminé, chose rare dans le secteur auparavant.

Le Clech, 30 ans, est breton. Il a commencé la voile en baie de Morlaix. Du dériveur pour débuter. Barreur sur 420 avec son frère, équipier sur 470 avant d'arrêter pour des problèmes de dos. Vite, il passe sur habitable, rêve de naviguer au large.

Pour joindre les deux bouts, il fait du convoyage, s'engage comme matelot sur un yacht de milliardaire («C'était de l'hôtellerie, pas de la voile»), squatte chez papa-maman et fait la soudure avec les Assedic.

En s'échinant comme un malade, il réussit à monter un projet pour la course en solitaire du Figaro. Mais il fatigue de passer plus de temps à tirer les sonnettes qu'à naviguer. Et il voit le temps passer, les résultats tarder et les opportunités se r