Menu
Libération

«Du harcèlement moral au quotidien»

Article réservé aux abonnés
Cyclisme. Ostracisé pour avoir dénoncé le dopage, Christophe Bassons est à deux doigts de quitter le milieu.
publié le 26 juin 2001 à 1h21

Le foot avait eu son héros maudit, Jacques Glassman, principal témoin de l'affaire OM-VA en 1993, accusé d'avoir «trahi» en révélant la corruption. Si tout ou presque a été oublié, Glassman, qui avait osé souiller une image aussi sacrée, a bien rejoué au foot, mais renié par ses pairs, montré du doigt par un monde qu'il avait essayé de servir. Aujourd'hui, Christophe Bassons (1), 27 ans, seul coureur à vouloir combattre ouvertement le dopage, porte la même croix. Jusqu'à en avoir perdu sa passion. Rencontre.

«Je ne savais pas s'il fallait que je quitte ce milieu sans expliquer comment sont réellement les cyclistes professionnels. J'aurai pu parler en 1999 quand je me suis fait éjecter du Tour. Je ne l'ai pas fait. Maintenant j'ai envie. Je ne voulais pas attendre d'être en pleine dépression et craquer en plein championnat de France devant des coureurs que je n'apprécie pas. Car depuis la sortie de mon bouquin (2), à la fin de l'an dernier, le milieu professionnel fait tout pour me rejeter. C'est clair, le livre n'a pas fait plaisir. Beaucoup de coureurs m'en ont voulu, bien que je sois certain qu'ils ne l'ont même pas lu. En tout cas, depuis, les rapports avec le milieu se sont gravement dégradés. Même auprès de mes coéquipiers.

«Rêve perdu.» «Avec Laurent Brochard (ex-Festina, aujourd'hui leader de l'équipe Delatour), on ne se parlait déjà plus avant le bouquin. Maintenant c'est le tour des autres. Tous ceux qui m'approchent sont mal vus. Alors quand je suis chez moi, j'ai pe