Le football français a la tête dans l'étoile. Celle qui orne, pour toute éternité, le maillot (bleu ou blanc) frappé du coq. Un lancinant rappel à l'adversaire qu'un soir de juillet 1998 l'équipe de France a remporté LA Coupe du monde. Du singulier au pluriel, le pas a été vite franchi, et désormais toutes les sélections nationales arborent avec fierté l'étoile dorée. Ainsi en est-il de l'équipe de France féminine, engagée dans l'Euro (championnat d'Europe) qui se déroule actuellement à Ulm, en Allemagne. Les footballeuses françaises n'ont jamais rien gagné, mais elles représentent la nation championne du monde et d'Europe. A ce titre, elles ont droit à un traitement particulier. Nouveau pour elles, le recours au mythe de 1998, alors qu'elles étaient jusque-là épargnées par la «marée bleue».
Médiatisation. Ainsi, avant que l'Euro ne débute officiellement samedi, mais lundi pour elles sur le gazon, les joueuses, estampillées «Bleues», rassemblées à Clairefontaine comme les grands, ont savouré, de plus ou moins bonne grâce, une notoriété naissante, référant à un succès qui n'est pourtant pas le leur. Abondance de reportages télé, pleines pages de journaux, avec Corinne Diacre dans le rôle de Zinedine Zidane et Elisabeth Loisel dans celui de Roger Lemerre. Un engouement médiatique dont les filles ont eu le plus grand mal à se tenir à distance raisonnable. «Nous n'avons encore rien prouvé», rectifiait prudemment Corinne Diacre.
Après la pression, la dépression, et