Bogota de notre correspondant
Trop tard. Quand la soeur de Hernan Mejia, coordinateur de la Copa America, enlevé lundi par la guérilla colombienne (Libération d'hier), a annoncé sa libération hier matin, il n'était déjà plus organisateur de rien. La veille, autour de minuit, les dix fédérations participant à l'épreuve, à l'exception de la Colombie, avaient demandé que l'organisation soit retirée au pays andin à cause de la «situation y régnant». Quelques heures plus tard, la Confédération sud-américaine de football (CSF) leur donnait officieusement gain de cause.
Prétexte. S'il est symbolique des quelque 3 000 enlèvements annuels, celui de Mejia restait hier non élucidé. L'armée l'attribue aux Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), première guérilla du pays, mais leur représentant à Mexico avoue ignorer si certains de leurs 16 500 hommes sont liés à l'affaire. «Nous n'avons aucune information sur ce monsieur», dit laconiquement le porte-parole, qui répète que les Farc ne s'opposaient en rien au déroulement de la Coupe.
Pour le président colombien Andres Pastrana, qui a demandé une révision de la décision de la CSF, l'enlèvement de Mejia n'aura été qu'un prétexte: «Il y a des membres des multinationales de télécommunications qui trouvaient que la Coupe en Colombie n'était pas une bonne affaire», a-t-il lancé hier. Il visait certainement le géant Traffic, propriétaire des droits télévisés de la compétition, et dont «la voix est importante», comme l'a reconnu un membre