Wellington envoyé spécial
Le 26 juin 1999, à Wellington, les Blacks administraient au XV de France l'une des plus sévères raclées de son histoire. «Avec notre meilleure équipe, on a été ridicule, se souvient Jo Maso, on a pris 60 grains [en fait 54-7].» Cette année, le manager français croise les doigts: «Quoi qu'il arrive, on ne prendra pas 60 points.» Entre-temps, la France a continué ce parcours en dents de scie qui interpelle si fortement tous les analystes anglo-saxons du rugby: deux victoires pour une défaite contre les Blacks; un tournoi des Six Nations catastrophique; deux surprenantes victoires en Afrique du Sud, une sur le terrain à Johannesburg, la seconde, morale, à Durban.
A Wellington, l'encadrement français a d'ores et déjà perpétué la légende en sélectionnant sept nouveaux joueurs, dont trois Bleus, à des postes clés. Bye-bye la première ligne et l'ouvreur-buteur Gérald Merceron, si efficaces en Afrique. Bonjour l'ouvreur David Skrela, le deuxième ligne Jean Bouilhou et l'arrière Pepito Elhorga. Et rebonjour, Califano, Milloud, Azam, Nallet. L'arrière Nicolas Jeanjean est posté à l'aile, face à Jonah Lomu.
«On est là pour voir tout le monde, répète Bernard Laporte, ce n'est pas une échappatoire.» Les joueurs, eux, sont sereins. Olivier Brouzet: «Les Blacks veulent prouver qu'ils sont la meilleure équipe du monde. Nous aussi.» Mais lucides. Fabien Galthié, le capitaine: «On les battra uniquement si on les respecte. Il faudra une très grande équipe de France.» Une